Pour notre dernier tête-à -tête de l’année, on a décidé de faire trempette avec la photographe Fabienne Cresens.
On a discuté de photo, d’écologie, de choses sérieuses somme toute, mais non sans humour. A l’image de sa série « La Montée des Eaux », dans laquelle elle choisit de nous interpeller sur notre avenir avec fantaisie.
On se tait et lui laisse la parole…
1. Qui es-tu, d’où viens-tu, où vas-tu ?
Grande rousse née dans la brousse, je suis une ourse souvent dans la lune, une idéaliste qui a un besoin viscéral de créer des mondes parallèles pour respirer. Je photographie, expérimente depuis trois décennies l’image et mes rêveries, de l’argentique au numérique en essayant de retirer la substantifique moelle de chaque sujet. Travaillant plein temps dans le secteur des arts de la scène, je conjugue donc la photographie au quotidien avec de la passion, des tripes, des émotions, de la sueur, des doutes… et tout cela intensément puisque le temps est compté. L’avenir sera ce chemin qui se prolonge avec tous ses plaisirs et ses épreuves et ce jusqu’au moment où la faux me hachera menu…
2. Si tu devais définir ta série « La Montée des eaux » en une phrase…
Quand la nature disparaîtra, le bonnet fleuri sera le souvenir du temps où les fleurs avaient leur parfum.
3. Pourquoi avoir choisi les bonnets de bain les plus « kitchou » qui soient, pour parler d’une thématique plutôt sérieuse ?
Ils symbolisent d’une manière « absurde » la lutte vaine de l’homme, et tellement ballottée par les eaux déchaînées. La frivolité de ces accessoires intensifie l’indécence des moyens pitoyables mis en place par les pouvoirs politiques pour remédier à ces situations catastrophiques. L’humour de la situation dédramatise l’action culpabilisante du thème et atteint peut-être plus profondément par ce biais, du moins je l’espère de tout coeur.
4. Des idées, des envies pour tes prochains projets ?
Les idées fourmillent, galopent, tourbillonnent, virevoltent… mais comme j’aime faire des surprises, rien ne sera révélé avant la concrétisation.
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